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Description de l'association fictive Malices misE en en scène dans le film Sabah
--> descriptif servant à l'écriture du scénario

L’association « M.A.L.I.C.E.S.» : une association qui n'existe pas mais à laquelle il faut donner corps... Sabah Lounès a créée l’association Malices avec des ami(e)s alors qu’elle était au lycée.

 

La vocation de l’association était au départ de monter des pièces de théâtre et de tourner des petits courts-métrages dans le quartier Lamartia (quartier populaire de Viletigy-sur-Seine constitué de grands ensembles -quartier et villes inventées pour les besoins du film) . En interview, elle raconte avoir eu l’idée et trouvé le nom de l’association après la représentation d’une pièce de théâtre montée au lycée : MALICES est un sigle qui signifie « Mouvement Artistique pour Libérer l’Initiative Citoyenne et l’Expression des Soucis ». L’explication du sigle et particulièrement de « expression des soucis » c’est la conviction qu’elle partageait avec ses amis de l’époque que la culture et création artistique était un formidable outil d’expression collective et particulièrement des souffrances et des frustrations de la jeunesse. Au travers les interviews des différents protagonistes, on découvre l’historique de cette association, faite de réussites, mais aussi d’échecs et de difficultés : l’abandon de projets ambitieux par manque de compétences, l’apprentissage des mécanismes de financements, le manque de bénévoles, les préjugés, le défaitisme ambiant du quartier., la médisance. Au départ simple association de jeunes, MALICES est peu à peu devenu la structure d’animation socioculturelle centrale du quartier. Il a fallut acquérir des compétences en matière de gestion administrative, de conduite de projets, professionnaliser les bénévoles et les administrateurs. MALICES c’est l’histoire d’un accomplissement individuel et collectif. Les principes de l’association MALICES : Cette association a réussi à regrouper de nombreux jeunes habitants du quartier pour élaborer des outils imaginatifs de diffusion des valeurs de base qui fondent « le vivre ensemble », et tout particulièrement à destination des plus jeunes. Le cheval de bataille de l’association est l’expression du public sous toutes ses formes. L’expression artistique (théâtre, hip-hop), et plus particulièrement l’image vidéo sous forme fictionnelle, mais aussi en tant que moyen d’expression directe des habitants à travers des reportages, des témoignages etc. Tous les deux mois, l’association organise un rendez-vous de projection des reportages et des fictions filmés par les habitants avec l’aide d’artistes et de techniciens bénévoles. Ces projections sont toujours suivies de débats puis d’une grande fête. Peu à peu, ces rendez-vous deviennent très populaires et permettent de dynamiser le lien social dans le quartier. Pour la première fois, grâce à la capacité de cette association de mobiliser les énergies, on parle du quartier pour ses aspects positifs plutôt que pour sa poignée de voyous fauteurs de troubles. Un des premiers objectifs de l’association dont Sabah est la présidente a été de donner la parole à cette majorité silencieuse de jeunes qui ne s’expriment jamais parce qu’on ne les sollicitent pas et qui pourtant ont un immense besoin d’écoute et d’expression. Le grand mérite de l’association fut de réinstaurer un dialogue de confiance entre jeunes et adultes. Les établissements scolaires font appel à l’association pour participer à faire passer les valeurs qui fondent la citoyenneté. Discours par rapport à la violence - La grande caractéristique de la violence dans les cités est qu’elle se manifeste et se développe à travers un « état d’esprit » très nihiliste : « la société nous déteste, alors détruisons la ». Cet état d’esprit n’est pas le fruit d’une idéologie, mais de repères que ce sont fabriqués les jeunes à travers leur expérience familiale, scolaire, professionnel, et quotidienne (chômage des parents, échec scolaire et professionnel des aînés, discriminations) : ce ne sont pas « des jeunes sans repères » mais des jeunes avec des repères faussés. Il y a quelques années, le discours politique admettait ce constat. Mais sous la poussée du volte FN a remis en question cette analyse comme ci on avait considéré que la simple formulation de ce constat suffisait à régler le problème. Le « mauvais esprit » s’est développé dans un contexte de chômage et se transmet des plus grands aux plus jeunes. Il aboutit à des conduites à risques, au suicide, à la dépression ou à la violence. Il est instrumentalisé dans les quartiers à des fins politico-religieuses ou de trafics illicites. La difficulté pour combattre cet état d’esprit sur le terrain est que les adultes sont considérés comme des défenseurs de l’ « ordre établi ». Ce « mauvais esprit » est renforcé par le durcissement répressif. C’est un cercle vicieux. - Toute action de prévention en direction des jeunes ne peut donc s’effectuer que dans un cadre de confiance envers les adultes et les habitants du quartier. L’idée développée par Malices est simple : « Les temps sont durs », et il y a une violence de la société. Il faut reconnaître ce constat et permettre aux jeunes d’exprimer leur vision et de créer un espace d’écoute où ils peuvent communiquer leurs difficultés aux adultes et habitants du quartier. Cet espace doit être convivial, festif. Tout le monde doit s’y sentir bien et donner envie aux jeunes de participer à le construire. C’est un outil pour recréer la confiance et rendre plus perméables les jeunes en difficultés aux discours « raisonnables ». Et inversement, les adultes doivent rester à l’écoute. Le discours qu’il faut tenir : la cité est un espace commun. Tous ceux qui y habitent ne sont pas riches, de fait. Tout le monde a ses difficultés, il n’y aucune raison pour que les habitants s’affrontent, au contraire : la chose la plus importante quand on a des galères, c’est au moins de pouvoir en parler à quelqu’un, de faire des rencontres, de s’entraider. Cette absence de solidarité crée une terrible angoisse chez tous ceux qui la ressente : on sait, on ressent que personne ne nous tendra la main si on perd pied. Le mal-vivre s’insinue dans les têtes, il rend « mal » et la violence est une tentation Mais elle aboutit à une impasse personnelle, stigmatise le quartier, renforce le vote extrémiste, apporte une répression accrue, aggrave les difficultés de tous les habitants du quartier. Elle isole chacun et accentue le terrible sentiment d’enfermement des habitants de la cité : mais comment sortir de là ? L’outil le plus efficace et le moins coûteux pour se sentir personnellement mieux, c’est se sentir compris, entouré, écouté. C’est d’être avec les autres. C’est cet outil qu’est devenu Malices. Concrètement : Malices combat le sentiment d’isolement et d’enferment des habitants. Elle a une « action psychologique ». Par le biais de l’association, » on sort un peu de sa tête », et de la cité. Pour cela : -Malices crée des instants conviviaux et festifs au cours desquels les différentes générations peuvent se rencontrer, se raconter. -Elle crée des outils d’expression artistique. Ces réalisations sont diffusées à l’occasion des moments festifs et servent de support à la parole des habitants. -Elle crée des rencontres à l’extérieur de la Cité, avec les autres quartiers, les autres villes, les autres associations. L’objectif est de casser le sentiment d’isolement géographique. Malices est en fait un outil de mise en réseau de toutes actions, personnes ou structures qui peuvent participer à se faire rencontrer les gens et instaurer une solidarité dans le quartier. Son action est réfléchie mais la mise en œuvre des actions obéit à un maître mot : rechercher à tout pris à se préserver de l’institutionnalisation de ses actions, à ne pas devenir un « dispositif ». Elle tient à garder son identité d’origine d’association artistique et à valoriser l’aspect sensible et psychologique des relations sociales en éclairant d’un regard original les parcours individuels et collectifs des habitants de la Cité. C’est là une difficulté : la demande d’assistanat des habitants est forte, et les financeurs exigent de plus en plus de l’association une professionnalisation répondant aux critères fixés par les politiques publiques

Ecrit par , à 21:42 dans la rubrique "écriture scénario Sabah".



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