As de Pic

Sabah est un "documentaire fiction" réalisé dans le cadre d'un projet de luttre contre la violence.
Certains éléments du récit intègrent des témoignages écrits par des élèves de collèges. Cette fiction mettre en scène sur le mode documentaire un fait divers fictif survenu dans un quartier sensible d’une ville imaginaire et représentative de la banlieue parisienne : Medhi, un adolescent de 17 ans, « s’amuse » à lancer des pierres sur un véhicule de pompiers sans savoir que les secours sont destinés à sa propre sœur, Sabah, victime d’un accident mortel et dont la vie dépend de l’arrivée rapide des secours. Une première fin dramatique met en scène la mort de Sabah. Une autre fin positive est proposée. Le fait divers fictif devient prétexte pour délier les langues sur la violence à travers une série de témoignages sur les causes et les conséquences de la violence :
caïdat, racket, sexisme, violences sexuelles, dévalorisation générale de l’image des jeunes, sentiment d’insécurité, xénophobie, vote extrémiste, etc.



Les objectifs du projet sont :

« Sabbah » est un projet socio-éducatif poursuivant des buts préventifs de lutte contre l’insécurité et la délinquance. Il repose sur la diffusion massive d’un document audiovisuel percutant visant à assurer chez les jeunes une prise de conscience de la nécessité de refuser la délinquance et la violence.

- 1. Créer une fiction filmée sur le mode très réaliste du genre documentaire. Cette fiction aura pour thème de la violence dans les quartiers sensibles : à la fois outil de dialogue et d’expression, le but de cette fiction sera d’assurer auprès des jeunes la permanence dans les mémoires d’un message fort renforçant le sentiment qu’il font partie d’une même communauté: tous les avis seront représentés sous formes de témoignages « vécus » et vrais, archétypes de ce que tous les quartiers sensibles connaissent. Il s’agit de donner par procuration la parole aux victimes –jeunes et adultes- de l’insécurité afin de casser le sentiment d’isolement de ceux qui la vivent. La parole des jeunes sera écoutée au même titre que celle des adultes, particulièrement quand elles s’attacheront à mettre en relief les "violences sociales".

- 2. Diffuser massivement le film en direction des jeunes au niveau local afin de leur offrir un espace d’expression pour qu’ils s’expriment sur la violence dont ils sont aussi des victimes.

- 2. Rendre visible, décortiquer les mécanismes de la délinquance pour la démystifier, la dé-fantasmer pour mieux la combattre.

- 3. Conscientiser les jeunes aux conséquences négatives de la délinquance sur la société qui est le fait d’une poignée d’individus dans les quartiers difficiles, et d’une poignée d’individus d’une manière générale dans la société (délinquance financière et politique par exemple) dont les délits ne peuvent servir à justifier à stigmatiser telle ou telle catégorie de la population dans son ensemble.



L'autre aspect de cette fiction sera de valoriser la démarche militante à travers le portrait de l’association MALICES crée par la jeune Sabah Lounès.

Depuis cinq ans, Malices constitue une bouffée d’oxygène pour les jeunes du quartier « sensible » Lamartia de Villetigny-sur-Seine en Essonne.

A travers de documentaire, nous verrons comment un groupe de bénévoles du quartier ont su réenchanter l’atmosphère de la cité Lamartia, créer du lien social entre les générations, offrir de l’espoir et du rêve à une jeunesse désillusionnée, casser les préjugés sociaux et ethniques, redonner le goût de la fête aux gens de ce quartier en brisant la routine de l’ennui.

Un an après les faits, le documentaire retrace donc la genèse de cette formidable aventure humaine qu’a été l’association Malices, jusqu’à ce terrible drame de novembre 2003, jour où Sabah, la jeune présidente de l’association, victime d’un accident mortel, décède en attendant les secours bloqués dans une « embuscade » tendue par un groupe de jeunes, dont faisait parti son propre frère Medhi…

Sabah, c’est le récit d’un fait divers « trop horrible » pour être vrai et dont la presse nationale s’est emparée, trop heureuse de tenir un récit aux accents de tragédie grecque : un frère un peu racaille impliqué dans la mort de sa sœur, modèle de citoyenneté ; avec pour décor Villetigny-sur-Seine, banlieue ordinaire exposée tout à coup aux exagérations de la loupe médiatique qui la repeint pour l’occasion comme le théâtre de toutes les violences urbaines.

A travers l’histoire de Sabah, et de son jeune frère Medhi, le documentaire sera un témoignage inédit, humain et sensible sur l’histoire d’un quartier en proie aux difficultés partagées par beaucoup des grands ensembles populaires de banlieue. C’est le récit documenté d’une réalité bien plus complexe que celle que la télévision nous présente.

C’est l’histoire de ces villes où la violence surgit parfois, comme un éclair, mais dont le quotidien est aussi fait, comme partout ailleurs, d’histoires ordinaires, simples, parfois magnifiques. Des écoles, des commerces, des pavillons, des cités HLM, des marchés, des fêtes, des Centres Culturels et des Centres sociaux. Des enfants dans les squares, des jeunes filles pas voilées, des jeunes qui réussissent leurs études, passent leur permis. Des gens qui cherchent du travail. Des gens qui n’en trouvent pas. Des relations entre les gens, des discussions à la sortie des écoles, dans les commerces. Des relations conflictuelles, des amitiés.
Bref, rien d’aussi intensément dramatique qu’à la télévision.
La vie, quoi.

Ne cherchez pas Villetigny-sur-Seine sur la carte. Le quartier Lamartia non plus. Pas plus que l’association Malices : ils n’existent pas.